Le Château du roi dormant

Tout commence avec un tableau peint par un ami, et la découverte du monument qu’il représente : un châ­teau qui n’en finit pas de tomber en ruines, en contrebas de la nationale qui relie Poitiers à Limoges. Un châ­teau rené de ses cendres, au XIXe siècle, par la volonté de son propriétaire, der­nier descendant de sa lignée et fervent légitimiste, qui faute de descendant envisagea de léguer sa noble demeure au prince en exil, lui aussi dernier des­cendant, mais de la branche aînée des Bourbons : le comte de Chambord. Ce château emporté par les affres du temps devient, sous la plume de l’au­teur, la métaphore de la cause royale – « le château du roi dormant » – au gré des vicissitudes de l’Histoire : mort du comte de Chambord, querelles dynastiques, divisions occasionnées par les grands drames nationaux du XXe siècle, oubli de cette même cause royale par le grand nombre, et par­fois par les prétendants eux-mêmes !, dissonances entre ceux des royalistes qui se contentent de faire mémoire et au contraire ceux qui tentent de hisser leur entreprise au rang d’une action proprement politique. L’auteur, qui s’essaya courageusement à faire revivre un royalisme politique, nous retrace son parcours et règle aussi quelques comptes, ce qui fera probablement grincer quelques dents. Malgré sa ruine, les murs du « château du roi dormant » se dressent encore. Comme si le mot « fin » ne pouvait être encore écrit…

<p style="text-align: right;">Vincent Chabrol, dans <a href="https://www.chire.fr/n-812-decembre-2024-ukraine-30-mois-apres-un-projet-de-domination-mondiale-p-289833" target="_blank">Lectures Françaises no 812 (décembre 2024)</a></p>