Rentier de la colline - Autobiographie - Octobre 1964 - Septembre 1970

Arrivant à la Sorbonne à trente-six ans, je me croyais abonné au bonheur à cheveux gris. Mon horaire de service fut plus léger qu'au Centre Audio-Visuel, neuf heures de cours par semaine.
Je galopais dans des choses à apprendre afin de les enseigner. Je confiai à Manette : -J'ai l'impression d'être à la retraite !
En fait, je travaillais plus que la plupart de mes collègues mais dans l'allégresse, enchanté d'initier des étudiant(e)s à la linguistique appliquée, ma nouvelle discipline, qui allait s'appeler "langues étrangères appliquées".
Surtout, je savourais une existence de rentier de la colline durant mes longues heures de bonheur à domicile dans notre maison à flanc de coteau, travaillant chez moi, en père de famille, environné de nos trois enfants, Agnès, Claire et Jean-Charles et jardinant quand la végétation l'exigeait.
Sans y prêter outrageusement attention, je vis surgir des combines entre universitaires pressés d'arriver. Je pris l'habitude de naviguer entre les récifs, ce qui fournit aux histoires que je racontais en rentrant à la maison une part de pittoresque.