L´art d´être Maman

De ces causeries, un peu décousues, les jeunes mères garderont l'impression qu'élever un enfant est un art difficile, dans lequel on ne passe maître qu'après beaucoup d'observations et de patience.
Il y faut de la prudence et la prudence est difficile à obtenir de certaines natures sautillantes, en lesquelles les impressions dominent la raison et seules impulsent les actes.
Il y faut de l'abnégation et, de tous les sacrifices, l'oubli de soi est le plus héroïque, parce qu'il entraîne le don de soi.
Dieu merci, il est des mères pour qui les devoirs mêmes sont aussi des joies et qui, entendent bien y consacrer leur effort et leur vie. A celles-là, je veux dire : "Oui, Mesdames, l'œuvre que vous entreprenez n'ira pas toute seule, vous aurez des déconvenues et quelquefois un brin de désespérance ; mais si vous y apportez un peu d'intelligence et beaucoup de dévouement, votre succès sera votre récompense et quand la première neige poudrera vos cheveux, vous aurez plus de joie profonde à vous dire : "J'ai fait des hommes et des chrétiens", que si toute votre histoire maternelle se résumait en cette formule aussi coupable que niaise : "Je me suis bien amusée au premier temps de mon mariage."
Mettez-vous à l'oeuvre et si, pour vous y encourager, il vous faut un motif tombant de plus haut, souvenez-vous que l'enfant porte en lui-même un merveilleux principe de fécondité dont vous ne pourriez parler, si vous étiez musulmane ou bouddhiste : il est baptisé.