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Une journée d´Ivan Denissovitch

Référence : 104745
2 avis
Date de parution : 3 décembre 2015
Collection : PAVILLONS POCHE
EAN 13 : 9782221191781
Nb de pages : 240
9.90
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Description
Prisonnier depuis huit ans dans un camp de travaux forcés en Asie centrale sous le régime stalinien, Ivan Denissovitch Choukhov, petit homme bon et débrouillard, est un zek, un détenu dans le langage administratif soviétique. Harcelé par ses bourreaux, le froid et la faim, il s'adapte pour survivre avec dignité dans un univers inhumain. Avec Une journée d'Ivan Denissovitch, Alexandre Soljenitsyne nous plonge dans le quotidien d'une victime parmi d'autres du système concentrationnaire soviétique. Au fil de cette journée, c'est toute l'horreur de ce monde "hors la vie" qui nous saute au visage, mais c'est aussi et surtout la résistance d'un homme face à la terrible entreprise de dépersonnalisation du Goulag. En 1962, avec ce texte inoubliable écrit en deux mois dans une langue vive, truculente et lyrique qui recrée l'argot des camps, Soljenitsyne et le monde du Goulag entraient en littérature...
TitreUne journée d´Ivan Denissovitch
Auteur SOLJENITSYNE (Alexandre)
ÉditeurROBERT LAFFONT (EDITIONS)
Date de parution3 décembre 2015
Nb de pages240
CollectionPAVILLONS POCHE
EAN 139782221191781
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)13
Largeur (en mm)125
Hauteur (en mm)184
Poids (en Kg)0.16
Biographie
Critique du libraire
" Soljénitsyne est évidemment un nom qui porte à lui seul l'écho d'un combat pour la vérité, une exigence morale constante opposée aux mensonges du totalitarisme communiste." 

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Âge: Jeunes à partir de 18 ans
Thèmes : Russie
Genre : Filles et garçons, Témoignage (123loisirs)  
Les avis clients
Un chef d'oeuvre.
5/5 https://123loisirs.com/
.----. A partir de 1955, il arriva que les réchappés du goulag soviétique reviennent et racontent ce qui s'est passé "là-bas". Mais les autorités leur font signer l'engagement de se taire. En 1962, parvient en Occident un manuscrit d'un ancien déporté, un professeur de mathématiques, un certain Alexandre Soljenitsyne. Le bagne pour nous est un lieu abstrait. Ceux qui l'ont vécu ne se livrent pas, jusqu'à ce livre qui raconte la vie dans un camp perdu dans la steppe glacée Kalzakhe où Choukhov vit sa journée Choukhov est un ancien. Il y a six ans déjà qu'il vit dans cet univers. Il a encore quatre ans à tenir. Dix ans en tout pour un délit d'espionnage imaginaire. Mais rien n'est important que l'interminable quotidien, ni passé, ni avenir, un lien à peine ténu avec un ailleurs, un avant, avec sa famille. Une succession de riens, de petits bonheurs, d'observations de la dégradation des êtres ou de la dignité humaine, à travers le thème de la faim, du travail ou de la domination de l'homme sur d'autres hommes. Soljenitsyne ne développe pas de grandes émotions, mais par touches légères et un minimum de mots, brosse une peinture profonde et universelle de l'univers concentrationnaire. A ceci s'ajoute une certaine intemporalité qui, avec le respect de la règle classique des trois unités font de cet ouvrage un chef d’œuvre.   PS : 123loisirs : Qui sommes-nous ? Douze lectrices passionnées : Clémence, Sylvane, Hélène, Élisabeth, Gaëlle, Alexia, Isabelle, Stéphanie, Clotilde, Sybille, Aude, Alix et Claire sous la houlette de Valérie. Infirmières, enseignantes, bibliothécaires, éducatrices, elles mettent leurs compétences au service des lecteurs. De jeunes critiques lisent les livres en avant-première et donnent leur avis 
Pour le centenaire de Soljénitsyne !
5/5 L'homme nouveau .
.----. Le 11 décembre (2018) prochain, nous célébrerons le centenaire de la naissance d’Alexandre Soljénitsyne, lequel est décédé il y a dix ans, le 3 août 2008. Soljénitsyne est évidemment un nom qui porte à lui seul l’écho d’un combat pour la vérité, une exigence morale constante opposée aux mensonges du totalitarisme communiste. Porte-voix des déportés du goulag, analyste et historien de la Révolution bolchevique et de ses conséquences pour la Russie et le monde, témoin inclassable qui ne put taire également les faillites de l’Occident libéral, Soljénitsyne fut aussi et peut-être d’abord un immense écrivain. En parallèle du hors-série que nous venons de lui consacrer, ( édité par L'homme nouveau et en vente sur ce site ) il nous a semblé intéressant d’évoquer aussi certains de ses grands romans. À travers ce genre littéraire, Soljénitsyne a donné à voir et à sentir la réalité soviétique, même dans sa banalité, permettant ainsi par le pouvoir des mots de saisir un monde inconnu, mystérieux à certains égards, recouvert à la fois d’une chape de plomb et d’une humanité ordinaire. Premier livre publié Une journée d’Ivan Denissovitch est le premier roman publié (mais non le premier roman écrit) de l’écrivain russe. Conçu au début des années 1950, alors que Soljénitsyne était déporté dans un camp, rédigé en 1959, repris en 1961 et allégé, le roman est proposé à la très soviétique revue Novy Mir. Son directeur, Alexandre Tvardovski, est emballé par le texte et parvient, en 1962, au prix de certaines coupures et d’une dépense d’énergie à le publier dans sa revue, après en avoir reçu l’autorisation du Politburo et de Khrouchtchev en personne. Cette publication profite de la déstalinisation alors en cours et Soljénitsyne parvient à s’engouffrer un temps dans ce trou d’air qui va vite se refermer. Dès 1963, le roman paraît en France, avec une préface de Pierre Daix. Une seconde édition, complète et plus fidèle, verra le jour dix ans plus tard. Proust, Flaubert et Céline Pierre Daix ? Le nom ne dira pas forcément quelque chose aujourd’hui. Écrivain et journaliste, membre du Parti communiste français, résistant et déporté, Pierre Daix occupa des fonctions officielles dans l’appareil du Parti et au sein de ses courroies de transmission à destination des intellectuels. Après la mort de Staline, il accueille favorablement la remise en cause de l’héritage de Staline et c’est à ce titre que ce communiste en vient à préfacer la première publication française du roman Une journée d’Ivan Denissovitch. Au fond, quoi de plus normal ? Publié par une revue soviétique officielle, Soljénitsyne est un auteur qui permet – du moins le croit-on alors – de mettre en cause le règne de Staline sans rejeter le communisme. Peu à peu, Pierre Daix a admis de son côté une partie de la réalité soviétique : oui, il y a des camps ; oui, il a refusé de les voir, lui l’ancien déporté à Mauthausen ; oui, ces anciens compagnons de captivité russes ont été directement envoyés au Goulag à leur retour d’Allemagne ; oui, … Dans Ce que je sais de Soljénitsyne, un livre publié en 1973, Pierre Daix décrit sa découverte d’Une journée d’Ivan Denissovitch, à travers la lecture de Novy Mir. Le témoignage est intéressant parce qu’il dit beaucoup de la surprise suscitée par l’écrivain et par son livre, de la qualité littéraire et de la langue utilisée. « Le numéro de Novy Mir, écrit Pierre Daix, traînait sur la table basse. Je le pris. Je m’attendais à trouver du russe simple, du russe des journaux, que je déchiffrais aisément. L’attaque du récit m’était totalement incompréhensible. Non seulement le vocabulaire me manquait, mais je n’arrivais pas à reconstituer les phrases. Je les sentais profondément rythmées, lentement, rigoureusement déployées. Le sens continuait à m’échapper. – C’est Proust et Flaubert. Je n’avais pas entendu Elsa (il s’agit d’Elsa Triolet, écrivain et épouse d’Aragon, ndlr) s’approcher. Ce qu’elle venait de dire me parut absurde. Elle rit de mon air interloqué. – C’est la grande prose russe, Pierre. Un véritable classique. C’est extraordinaire. Je ne sais comment vous expliquer. C’est comme si, chez nous, vous tombiez sur le premier livre d’un inconnu, qu’on vous l’ait vanté seulement pour l’anecdote, et que vous découvriez qu’on n’a jamais écrit la langue française comme ça depuis Proust, depuis Flaubert. Et lui, c’est les deux ensemble. Ajoutez-y Céline pour le langage populaire. C’est d’une richesse… C’est proprement intraduisible. » Dans les yeux d’un zek Bâti sur l’unité de temps, d’action et de lieu, Une journée d’Ivan Denissovitch conte la vie dans un camp pendant une journée, à travers le regard d’un déporté, le zek Choukhov, fils de Denis, d’où son nom. De 5 h 00 du matin au soir tombant, le lecteur suit Choukhov dans sa lutte pour la survie, dans son travail et son face-à-face vis-à-vis des intempéries s ans oublier les combines et les stratégies mises en œuvre par les autres prisonniers. Dans les pensées cachées de Choukhov aussi, ses attentes, ses espoirs et ses craintes. Une journée, une journée parmi toutes les autres d’un déporté qui pressent que lorsque le temps de la libération viendra, il en reprendra à nouveau pour dix ans… Une seule journée dont le lecteur ne sort pas indemne. Et, pourtant, il n’y a pas de pathos, pas de lyrisme, pas d’emphase dans ce roman, ni non plus une description froide d’une réalité terrible. Le déroulement de la journée est vu à travers les yeux de Choukhov et, miracle de la littérature, les sentiments du lecteur varient en fonction des propres variations du zek. Jusqu’à ce que la dernière page se referme et que le lecteur retourne à sa liberté laissant le zek à son univers concentrationnaire et sibérien. C’est alors vraiment qu’il fait froid. Du froid glacial de l’enfermement et de la mort. À vrai dire, les comparaisons faites par Elsa Triolet pour permettre à Pierre Daix de saisir la nouveauté Soljénitsyne ne fonctionnent pas. Du moins, pas tout à fait ! Son atelier d’écriture, Soljéntisyne l’a trouvé au goulag, et le dépouillement et la sobriété d’Une journée d’Ivan Denissovitch en sortent très clairement. L’argot des camps peut évidemment entraîner le rapprochement avec Louis-Ferdinand Céline, mais pas au-delà. Il faut s’y résoudre. Soljénitsyne est Soljénitsyne et Une journée d’Ivan Denissovitch, est une bonne porte d’entrée pour découvrir son œuvre romanesque. [ Rédigé par Philippe Maxence le 26 octobre 2018 dans L'homme nouveau ]