N°291 Mai 2001 - Legenda - Ste Hildegarde - Mgr Jean-Joseph Gaume

Un dilemme stratégique : "Le Sacre ou la Loire" 

"Or Dieu a donné à la France la plus belle image, la figure la plus radieuse qui ait jamais éclairé la nuit sombre de nos champs de bataille : Jeanne de Domrémy" Dom Gérard, Abbé Bénédictin.
Le dimanche 8 mai 1429 est l'un des grands jours de notre Histoire. Devant la citadelle Saint-Laurent, quartier général de l'armée anglaise assiégeant Orléans, les troupes ennemies se rassemblent à la pointe du jour, sous le commandement de Talbot. Aux survivants des forteresses de la rive gauche de la Loire, vaincus la veille, se joignent les occupants de celles de la rive droite qui n'ont pu intervenir, isolés par le fleuve.
En face, Jeanne d'Arc a elle aussi rassemblé ses troupes victorieuses qui, en cinq jours et quatre batailles ont liquidé un siège encerclant la ville depuis sept mois. A cheval, en simple cotte de mailles, elle s'est allégée de sa lourde armure en raison de sa grave blessure reçue la veille en attaquant les Tourelles, la principale bastille bloquant le pont sur la Loire. Prête à charger, elle observe les mouvements de l'ennemi. Les Anglais vont-ils se ranger en bataille pour un affrontement décisif, ou retraiteront-ils pour se réfugier sur leurs solides places fortifiées du coude de la Loire et s'y mettre à l'abri des coups de cette terrifiante pucelle ?...
Les observateurs poussés vers l'avant viennent rendre compte. Les Anglais amorcent leur repli vers le Sud en longeant le fleuve. Dès lors, la pensée de Jeanne s'éclaire. Le siège d'Orléans est levé. La première partie de sa mission est accomplie. Désormais, son devoir est de profiter du désarroi de l'ennemi vaincu pour accomplir au plus tôt sa seconde mission céleste, celle d'amener Charles VII à son Sacre de Reims.
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René Olivier