Vie héroÏque ! .----. Jacques d'Arnoux, aviateur en 1914-1918 nous confie ses notes : celles d'un revenant. Il débuta comme fantassin et nous fait part de cette vision de cauchemar. "Celui qui n'a pas fait Verdun n'a pas fait la guerre". En 1916 sa demande d'incorporation dans l'aviation est agréée. Il fait face, avec non moins de courage, à des batailles aériennes pleines d'embûches.
Le Lieutenant d'Arnoux tombe du ciel, le 6 septembre 1917. Il n'en mourra pas... mais ses jambes brisées, son état pitoyable en font une loque humaine. Sa survie, il ne la devra qu'à un sauvage désir de vivre... qui supporterait soixante mois de souffrances dans les hôpitaux ? L'auteur des "sept colonnes de l'héroïsme" a été un surhomme grâce à une foi capable de soulever des montagnes.
Ses souffrances il les offre au Christ dans un acte de soumission totale à la volonté du père.
Cette vie héroïque plaira aux lecteurs qui ont compris le sens de la souffrance... Ce sont bien les paroles d'un revenant et dans notre monde matérialisé, elles font choc. Cette ascension spirituelle est dure, aride, elle est un chemin de croix qui aboutit à la vraie lumière.
POUR QUI CE LIVRE ? : A partir de 15 - 16 ans. [Numéro 43 - grandes vacances 1978 de " PLAISIR DE LlIRE " ]
Plaisir de Lire. - 24/01/2018
Glaçant ! .----. Voilà un texte glaçant à la fois bien éloigné des images pieuses de la Grande Guerre et empli d'une foi incroyable envers la Patrie, Dieu et l'armée.
Glaçant par ses descriptions des tranchées pleines de débris humains putréfiés qui vont être soulevés maintes fois par les obus. Cette vie parmi les morts-vivants, décrite par un jeune homme de 20 ans, est difficilement acceptable : on comprend mieux les silences d'après-guerre sur les réelles conditions de "vie" des Poilus.
La question est toujours la même : comment a-t-on pu faire accepter de telles horreurs à des générations entières dont le destin n'était que de faire de la chair à canon... ?
[ Signé MERCURE le 12 février 2014 dans " © BABELIO - 2007-2017 " ]
Babelio. - 24/01/2018
Puissance d'irradiation ! .----. Retenez ce nom. Lisez ce livre : Paroles d'un revenant. Le lieutenant d'Arnoux veut agir et parler, car il a quelque chose à dire. Les paroles de ce revenant sont des paroles de croyant.
Son livre a deux parties : la guerre et sa guerre. Je ne sais quelle est la plus belle. Des récits comme celui de l'attaque de Champagne du 25 septembre 1915, ou la Semaine sainte à Verdun, ou la chute du ciel et l'agonie sur la terre, dépassent les récits habituels par un élan, un enthousiasme, une furie que l'on sent invincibles. La génération sortie des entrailles de la guerre nous donne enfin sa mesure.
Personne n'a rendu sensibles, comme ce Jacques d'Arnoux dans l'Offensive de Champagne, la gravité de l'attente à l'approche d'une attaque comme à l'approche d'un sacrement, ni le vent de la course au départ, ni la course même de ces corps portés en avant par des âmes invulnérables. Là, il est blessé dans l'infanterie une première fois. Il repart en avion. Sur le Chemin des Dames, engagé contre deux Fokkers couplés, il voit tout à coup son avion descendre et filer vers les tranchées ennemies et il s'aperçoit que le pilote a été tué. Le choc lui brise la colonne vertébrale. Quand il se réveille de l'évanouissement, il s'ausculte et découvre que son être vivant se termine à la ceinture...
Sauvé ? Le calvaire, alors, commence. Soixante mois, il sera martyrisé d'hôpital en hôpital. (...) La foi qui soulève les montagnes, lui fera bien soulever ses jambes ankylosées. (...)
Il acceptera de vivre sa vie, de la vivre, courte ou longue, de toute sa volonté tendue qu'il a appris à manier comme un cheval de sang dont il ne tolère plus aucun écart. Son livre, c'est une école d'énergie.
Sur le sol où il gisait le 6 septembre 1917, après sa chute, le lieutenant d'Arnoux eut la vision qu'il allait finir en torche vivante. Sa vision ne l'a point trompé. Il y a en lui une telle puissance d' irradiation que la lumière en ruisselle comme une torche. [ " Poitiers Université ", mensuel étudiant ( 1966 - 1978 ) , numéro 119 - mars 1978 - secrétariat de rédaction Jérôme Seguin ; Gérant-responsable Jean Auguy ]
Poitiers-Université - 15/06/2019
Hallucinant ! .----. Soixante mois, d'hôpital en hôpital, septembre 1917-Octobre 1922.
Jacques d'Arnoux, grièvement blessé, nous a laissé un magnifique récit de son calvaire et de son combat au corps à corps, jour après jour, contre la douleur, contre la paralysie. Sauf erreur, nul autre récit aussi fort ne nous est parvenu, les magnifiques pages de Georges Duhamel étant celles d'un soignant, témoin des souffrances, mais ne les ressentant pas dans son for intérieur (1). Ce récit hallucinant de vérité nous livre ses combats intimes, ses espoirs, sa Furie, ses croyances. Jean Norton Cru lui a reproché ses outrances, disant que d'Arnoux était selon lui " une nature à la fois mystique, exaltée, fervente, plus que cela : frénétique (2)". Aux yeux du médecin et de l'humaniste, il fut un jeune homme croyant qui dut mener soixante mois une guerre où il était seul face à sa maladie, puisant sa force dans l'exaltation et affrontant des " heures livides " où son " ciel est bas (3)".
- (1) Marc (B.), " Georges Duhamel, écrivain et chirurgien de la Grande Guerre : une âme d'élite ", in Ecrivains combattants de la Grande Guerre ( Bernard Giovanangeli éditeur. )
- (2) Norton-Cru (J.), Témoins, nouvelle édition, ( PUN. )
- (3) " Mes hôpitaux ", in Jacques d'Arnoux, Paroles d'un revenant ( Tequi.)
[ extrait de " Portraits de soldats de la Grande Guerre " : Jacques d'Arnoux par Bernard Marc.( Bernard Giovanangeli éditeur 2005 ) ]
Bernard Marc. - 20/11/2019