Léon Bloy (1846-1917) ressemble à un prophète de l'Ancien Testament dénonçant les vices de la société qui l'entoure. Il ne cesse de lancer ses anathèmes contre la veulerie de ses contemporains, de fustiger leur matérialisme, leur incapacité de s'élever au-dessus des mesquineries quotidiennes et de concevoir un quelconque idéal. Pèlerin d'un absolu situé hors du temps, menant une vie non pas de moine (bien au contraire) mais de marginal bourru, Bloy a fini par devenir un étranger dans son propre pays, moqué, honni. Ses romans (La Femme Pauvre, Le Désespéré) et ses nouvelles (Histoires désobligeantes) n'ont d'abord été appréciés que par de rares lecteurs avertis. Quant à son Journal, auquel il a consacré les vingt-cinq dernières années de sa vie, il est resté totalement méconnu. Il s'agit pourtant d'un des textes majeurs de cette littérature autobiographique qui mène des Confessions de Rousseau au Journal de Gide. Avec une intransigeance et une violence qui n'ont pas leur pareil, Bloy retrace l'histoire de sa vie et de son œuvre, évoque ses rencontres, enregistre ses impressions de lecture, nous fait part de ses tentations, de ses colères, de ses doutes, de ses déchirements. Ce texte n'est pas seulement un document unique sur la Belle Époque, mais aussi le cri d'un homme de douleur meurtri dans sa chair et dans son âme.
Robert Kopp
Cette édition du Journal de Léon Bloy comporte deux tomes. Le premier réunit Le Mendiant Ingrat, Mon Journal, Quatre Ans de captivité à Cochons-sur-Marne et L'Invendable. Il est précédé d'une introduction générale et d'une chronologie, Le second contient - outre une préface - Le Vieux de la Montagne, Le Pèlerin de l'Absolu, Au seuil de l'Apocalypse et La Porte des Humbles. Un triple Index (des noms, des œuvres et des références bibliques) facilite la consultation de l'ensemble. L'établissement du texte, l'annotation et les présentations ont été assurés par Pierre Glaudes, professeur à l'université de Toulouse-Le Mirail, spécialiste de la littérature française du XIXe siècle et dont les travaux sur Chateaubriand, Joseph de Maistre ou Barbey d'Aurevilly font autorité.
Le vieux de la montagne - Le pèlerin de l'absolu - Au seuil de l'apocalypse - La porte des humbles.
- ISBN : 9782221090978
- Titre : Journal T2 : 1907-1917
- Auteur : BLOY (Léon)
- Editeur : BOUQUINS (EDITIONS)
- Nb Pages : 900
- Présentation : Broché
- Epaisseur : 27
- Largeur : 133
- Hauteur : 199
- Poids : 0.51Kg
Léon BLOY (1846 - 1917)
Né à Périgueux en 1846, d'un père franc-maçon et d'une mère très pieuse, Léon Bloy fut converti en 1869 par Barbey d'Aurevilly. Son premier livre "Propos d'un entrepreneur de démolitions" date de 1884.
Jusqu'à sa mort, en 1917, à Bourg-la-Reine, il mena une vie pauvre, et même souvent misérable, d'écrivain et de journaliste besogneux, malgré son amitié avec des littérateurs célèbres, - presque tous, il est vrai, aussi pauvres que lui : Barbey d'Aurevilly, Villiers de l'Isle-Adam, Verlaine, François Coppée, Ernest Hello, Catulle Mendès, Adolphe Retté, Huysmans.. Le passe-temps favori du "mendiant ingrat" comme il s'est lui-même appelé, était d'ailleurs de se brouiller avec ses meilleurs amis puis de les éreinter publiquement avec beaucoup de verve !
Sa vie sentimentale fut assez agitée : il eut d'abord deux liaisons, l'une avec une prostituée, Anne-Marie Roulé, qui devint folle et qu'il fallut enfermer (c'est la Véronique du "Désespéré", l'autre avec Berthe Dumont qui mourut subitement. Il épousa ensuite Jeanne Malbech, fille d'un poète danois, à qui il fit mener une existence famélique.
La qualité de son oeuvre littéraire lui valut, dès son vivant, de nombreux fidèles : Jacques Maritain et son épouse Raïssa, Georges Rouault le peintre, Georges Auric le compositeur, Pierre Termier le géologue, etc., et aussi des fanatiques.. Ces derniers ont fait école et restent merveilleusement organisés pour couvrir d'injures ceux qui ont l'imprudence d'attaquer leur idole.
De la trentaine de livres importants qu'il a publiés de 1884 à sa mort, nous citerons : "Le Désespéré" (1886), "Un brelan d'excommuniés" (1889), "Le salut par les juifs" (1892), "La femme pauvre" (1897), "Belluaires et porchers" (1905), et enfin des fragments de son journal intime sous divers titres : "Le mendiant ingrat", "Mon journal", "Le pélerin de l'absolu", etc., à partir de 1892.
(Extrait d'un article de Christian Lagrave dans le n° 164 - oct 1990 de Lecture et Tradition dans un dossier présentant une controverse à partir du livre de Léon Barbeau "Un prophète luciférien Léon Bloy")
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