"Mon travail avance, écrivait-il à son ami le commandeur de Rossi, car il faut que le livre paraisse le 10 décembre. J'ai encore beaucoup à faire .
Le côté polémique est dissimulé par la marche historique. Pas de discussion : une trame de faits se soutenant les uns les autres. Il va sans dire que je suis plus affirmatif que vous qui poursuivez votre rôle de critique. Je suis historien et je fais mon profit des vraisemblances, lorsque d'autres faits les appuient. Vous comprenez que je suis sans cesse avec vous : mais combien je vous regrette et vous désire ! De temps en temps je surajoute mes petites vues personnelles ; vous en jugerez.
"Je me suis borné aux deux premiers siècles pour arriver à temps. L'épisode cécilien que je place en 178 est compris dans ma narration qui commence à l'an 42. Je m'arrête à l'an 200 et désormais, laissant de côté Tertullien et toutes ses colères, je me borne à suivre l'histoire posthume de sainte Cécile jusqu'à la découverte de son tombeau par mon ami le commandeur de Rossi."
Cette troisième édition, intitulée Sainte Cécile et la société romaine, se composait de trois parties fort distinctes entre elles. Les onze premiers chapitres étaient consacrés à l'histoire de l'Eglise romaine pendant les deux premiers siècles ; les six chapitres suivants formaient le commentaire historique des actes de la vierge romaine ; les sept derniers contenaient l'histoire du culte de sainte Cécile jusqu'à nos jours. "Comme les enfants, écrivait Mgr Fillion, j'ai commencé par les images, et je n'ai admiré encore que les magnificences extérieures de ce beau livre. Les premiers loisirs dont je pourrai disposer seront pour le texte que je lirai con amore." Les amis de Solesmes s'unirent dans un concert d'éloges avec une restriction.
À Rome le succès fut complet. Le cardinal Pitra offrit un exemplaire à Sa Sainteté. Le bref de réponse témoignait, en termes fort explicites et plus
précis que ceux dont Rome use en des cas semblables, de son estime pour l'oeuvre et pour l'ouvrier. Le commandeur de Rossi exultait ; le succès de
dom Guéranger était pour lui un triomphe personnel : avec Sainte Cécile et la société romaine, c'était une fois de plus ses propres découvertes et les
richesses de la Roma sotterranea qui reparaissaient devant le public français.
Quelle reconnaissance je vous dois pour la manière délicate et généreuse avec laquelle vous me nommez et faites honneur à mes travaux !
Les adversaires n'en seront pas désarmés. Je sais que déjà on a lancé devant le saint père quelques mots sur l'excessive déférence de dom Guéranger aux opinions étranges de M. de Rossi. Le saint père a répondu : Il libro mi piace, et s'est amusé à embarrasser l'interlocuteur à qui il était interdit de trop contredire sous peine de perdre le chapeau semi-promis.
(Vie de Dom Guéranger, tome II.)
Ce monument est la reproduction, de bonne qualité, de la 6 ème édition (1878). "Il nous paraissait évident qu´il n´était plus possible de raconter le grand rôle de Cécile, ce personnage si important, sans y joindre le récit de l´histoire chrétienne de Rome aux deux premiers siècles." Dom Guéranger dans sa préface - Un travail d´historien complet sur les premiers siècles de l´ère chrétienne et l´influence de Sainte Cécile, son histoire, son martyre, son culte.
- ISBN : 0010210100001
- Titre : Sainte Cécile et la société romaine
- Auteur : GUERANGER (Dom Prosper)
- Editeur : DELACROIX (EDITIONS)
- Nb Pages : 472
- Epaisseur : 25
- Largeur : 146
- Hauteur : 204
- Poids : 0.61Kg
Dom Prosper GUERANGER (1805-1875)
Dom Prosper Guéranger est né à Sablé (Sarthe) le 4 avril 1805 et il est décédé à Solesmes (Sarthe) le 30 janvier 1875. Dom Guéranger est, avec Mgr Pie et Louis Veuillot, un des grands esprits qui défendirent, pendant la période de la Restauration et du Second Empire, l'orthodoxie catholique contre les attaques des libéraux. Il restaura l'Ordre Bénédictin en France et fonda l'Abbaye de Solesmes. Son ouvrage le plus connu, parcequ'il eut de nombreuses rééditions, est "l'Année Liturgique" ; mais il ne doit pas faire oublier une oeuvre plus importante encore : les "Institutions Liturgiques" à l'influence de laquelle on doit le retour aussi rapide qu'in espéré, après la dégradation liturgique du XVIIIe siècle, de tous les diocèses de France aux antiques livres romains de l'Office et de la Messe. Bien que malheureusement inachevé, cet ouvrage exprime les grands principes de la Liturgie catholique. (extrait de la Préface de Dom Gérard osb pour l'édition des extraits des Institutions Liturgiques extraits établis par Jean Vaquié).
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