Accessible facilement . .----. […] Dans ce nouveau livre, modeste par la taille et de ce fait accessible facilement, il revient sur un épisode trop méconnu des catholiques français et habituellement oublié des historiens, le silence du concile Vatican II sur le communisme.
À plus de quarante ans de distance, alors que, dégagée de sa réception immédiate, l’histoire de Vatican II peut vraiment commencer, il reste effectivement étonnant que pas un mot n’ait été prononcé sur ce fléau moderne. […]La raison est ailleurs, comme l’explique avec pédagogie et précision Jean Madiran. Elle se situe dans un accord tenu secret, celui passé entre Mgr Nicodème, représentant de l’Église orthodoxe russe et à ce titre membre du KGB […], et le cardinal Tisserant.
Clause de l’accord: l’absence de condamnation du communisme contre la présence de représentants d’orthodoxes russes au Concile. De fait, le Concile ne traite pas du communisme. De fait, en raison de la décision de Jean XXIII, il s’est interdit toute condamnation. Jean Madiran dissèque avec l’art consommé du chirurgien le processus d’étouffement interne. Il explique également comment, avec Jean-Paul II, l’Église va sortir de cette situation et comment Moscou, comprenant son erreur de jugement sur le pape polonais, décidera de le supprimer physiquement après l’avoir lynché médiatiquement.L’Église n’est pas sortie indemne de cette histoire. On ne se tait pas impunément sur un tel fléau. La fascination d’une partie du catholicisme pour le communisme s’explique aussi ainsi. En août 2006, le cardinal Glemp révélera que l’entourage même de Jean-Paul II était infiltré. On connaît la suite…
Si toutes les pages de ce livre sont intéressantes, on lira avec beaucoup d’attention le premier chapitre qui mérite vraiment d’être médité. Au-delà de l’histoire expliquée dans le reste du livre, ce premier chapitre tire des leçons capitales pour le laïcat catholique aujourd’hui. [ Philippe Maxence dans " L'Homme Nouveau Magazine " ( 10 rue Rosenwald - 75015 - Paris ) numéro 1394 du 28 avril 2007 ]
L'Homme Nouveau magazine . - 05/02/2015
Le concile et le communisme .----. Enfin, nous savons, clairement et précisément pourquoi le concile Vatican II, concile pastoral et non doctrinal, s’est abstenu de toute condamnation du communisme qualifié par Pie XII « d’intrinsèquement pervers… » au paragraphe 57 de Divini Redemptionis.[…]
Ce n’est que l’année suivante qu’un journal soviétique fit état de cet accord de Metz. Les conditions de Mgr Nicodème avaient été acceptées. On en devine les conséquences… Aborder les problèmes essentiels sans parler du communisme, qui devient le tabou du concile c’est un peu se moquer du monde !
Pourquoi les négociations de Metz sont-elles restées aussi secrètes ? Quelles ont été les réactions des catholiques ? Quelles seront les conséquences de cet accord ? Comment les orthodoxes sous le joug de l’État soviétique ont-ils pris la chose ? On ne peut oublier l’affaire Pax, les mises en garde inutiles du cardinal Wyszynski exprimées à l’épiscopat français, lui montrant comment – sous couleur de « progressisme » – l’appareil communiste infiltrait en France « un réseau policier chargé de noyauter et d’asservir l’Église », comment elle va se trouver désarmée devant l’hérésie du XXe siècle. Après avoir, comme Pie XI, souligné que toute collaboration avec le communisme était chose impossible, l’Église changerait-elle d’avis ?
À la lecture de ces pages, on mesurera certaines responsabilités, on verra que certains ont réagi en vain, et Jean Madiran peut écrire : « Durant le pontificat de Paul VI, l’autorité morale qui dit au monde la vérité sur le communisme, ce n’est pas Rome, c’est Soljenitsyne. » Parmi les conséquences, les suites du voyage de Jean-Paul II en Pologne qui se traduiront par l’attentat de la place Saint-Pierre, le 13 mai 1981. et puis ne verra-t-on pas, vingt ans après l’accord de Metz, le nom de Karl Marx, « le représentant le plus connu de l’athéisme moderne », entrer dans le Nouveau Missel des dimanches « celui de 1983 rédigé en 1982).
L’étude de Jean Madiran est assortie de nombreuses pièces à conviction. Les lecteurs qui s’instruiront beaucoup en lisant ce petit volume verront que les sujets de repentance ne manquent pas pour ceux qui s’en font trop souvent les champions et que bien des catholiques ont été les victimes de leurs mensonges et de leur silence (« Pourquoi notre Mère fut muette ») et d’une véritable imposture.
[ Jacques Dhaussy dans Una Voce, n°253, mars-avril 2007
Una Voce . - 07/02/2019