Pourquoi le monde ne va-t-il pas aussi bien qu'il pourrait aller ? Question incongrue à l'aube du XXè siècle, alors que la fièvre romantique et les fumées de l'industrialisation se sont alliées pour jeter sur notre univers le voile sombre d'une laideur sans espoir de salut. Valait-il la peine de s'interroger sur les maladies concrètes qui rongent l'humanité ? Valait-il la peine de se pencher sur un malade aussi répugnant ?
Au sortir d'une époque de pessimisme "professionnel" parmi les poètes et les penseurs, G.K. Chesterton, avec la truculence qui lui est propre, renverse la lorgnette. En ce pamphlet truculent qu'est Le Monde comme il ne va pas, il s'emploie à déchirer le voile de faux-semblant, de sottise, de snobisme, qui recouvre sa société anglaise et l'empêche de respirer. Son diagnostic, s'il fallait le résumer, serait le suivant : si tout va mal, c'est que rien n'est à sa place. Chaque courant de pensée moderne est une machine qui déracine l'individu, qui le fait sortir de ses gonds et le projette de côté ou vers l'avant, mais jamais ne lui permet de se confronter à ses aspirations naturelles.
Des illustrations, Chesterton en trouve dans tous les domaines : la classe démunie à qui l'on ôte sa plus simple dignité en lui prêtant des goûts et des ambitions qu'elle n'a pas ; l'"aristocratie" progressiste qui n'est plus qu'un Gotha de l'argent vite gagné ; la "suffragette" qui sacrifie les avantages naturels de la féminité pour s'aligner servilement sur le conformisme de l'homo politicus ; l'éducation moderne, qui fait du cynisme une vertu obligatoire.
En promeneur jovial égaré dans une époque disgracieuse, Chesterton soulève nonchalamment, du bout de sa canne, des pierres au bord du chemin, pour les laisser retomber aussitôt, emporté vers d'autres horizons par sa pensée caracolante. Mais, sous chaque pierre, le lecteur a eu le temps d'entrevoir un gouffre
nouveau, que seul un magicien d'une folle perspicacité pouvait lui dévoiler. Une promenade avec le verbe enivrant de Chesterton, c'est une école de clairvoyance, mais aussi une leçon d'amour et de pitié devant ce pauvre monde qui, sordide ou plaisant, reste notre berceau et notre seule maison.
Délectation intellectuelle garantie ! .----. Ce livre simple, délicieux à lire, à méditer, concret dans ces exemples, est un pamphlet sans ménagement contre les conservateurs et les progressistes. Ces pertinentes réflexions, à replacer dans un cadre britannique, demeurent toujours d'actualité... Partez donc sans plus attendre à leurs découvertes... Délectation intellectuelle garantie ! [Numéro 101 - octobre 1994 de " Plaisir de Lire " ( 31 rue Godot de Mauroy - 75009 - Paris )Vous pouvez demander un spécimen en vous recommandant de " Chiré " ; cette petite revue trimestrielle porte pour sous-titre la mention : littérature et vie chrétienne ; elle est dirigée par F. Beaucoudray et parait en 2016 depuis 50 ans )
Plaisir de Lire . - 19/04/2017
- ISBN : 9782825104828
- Titre : Le monde comme il ne va pas
- Auteur : CHESTERTON (Gilbert Keith)
- Editeur : L'AGE D'HOMME (EDITIONS)
- Collection : GRDES TRAD
- Nb Pages : 208
- Présentation : Broché
- Epaisseur : 18
- Largeur : 155
- Hauteur : 225
- Poids : 0.27Kg
Gilbert-Keith CHESTERTON (1874-1936)
Gilbert-Keith Chesterton, né à Londres le 29 mai 1874, est un écrivain catholique, brillant journaliste, qui a publié des études littéraires et philosophiques, des nouvelles et des romans.
"Optimiste, ami de la vie, écrivent MM. Legouis et Cazamian, il raille fougueusement les erreurs modernes dont la santé franche et joyeuse est victime : les aigreurs puritaines, la morbidité pessimiste, l'inquiétude d'esprits qui ont perdu, avec la foi, l'équilibre de leur être, et surtout la maladie la plus grave de notre siècle, la manie raisonnante des intelligences déréglées." Ses ouvrages tirent de là leur signification : La Sphère et la croix ; Orthodoxie ; Les Crimes de l'Angleterre.
ll est décédé le 14 juin 1936 à Beaconsfield.
(Extrait du livre de l'abbé Louis Bethléem : "Romans à lire et romans à proscrire", édition de 1925. Nous y avons ajouté la date de son décès).
"Apologiste à coup sûr, mais d'une espèce à part : jamais abstrait, ni grave, ni docte, jamais superficiel non plus, cet esprit pénétrant et singulier a réalisé ce paradoxe de mettre l'humour au service de la foi". Joseph de Tonquédec
"Parler de lui, c'est évoquer l'image d'un polygraphe assailli par une demi-douzaine de muses ; d'un jongleur de Notre-Dame, dont les cabrioles étaient devenues un peu automatiques, dont l'humour s'était fait laborieux, mais aussi d'un univers dominé par la Croix.. Ce Jupiter tonnant, cet Anglais typique, malgré le sang français aimait la bière, la bonne chère, les cigares, haïssait l'hypocrisie, la tyrannie, la ploutocratie, et se regardait lui-même avec une humilité de saint, avec un houssement d'épaules. Il avait trop crevé de baudruches, brisé trop d'idoles, fracassé trop de dessus de pendules pour se dresser lui-même sur un piédestal." G. M. Tracy
Ces deux citations sont extraites du Dictionnaire des Auteurs de Laffont-Bompiani (Bouquins).
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