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Réflexions sur la politique

Référence : 14729
2 avis
Date de parution : 12 janvier 2007
EAN 13 : 9782221102022
Nb de pages : 1088
30.50
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Description
La démarche paysanne et l'accent bourguignon d'Albert Thibaudet (1874-1936), son entrain à table, la chaleur de sa conversation et la vivacité de sa plume, nous les goûtons avec nostalgie en souvenir d'un monde qui a sombré peu après lui. Personne ne fut plus français que lui, et pourtant l'année la plus heureuse de sa vie fut celle de son voyage en Grèce. Ne serait-ce pas ce qu'il avait de grec, d'ionien, de socratique, d'épicurien, en harmonie avec la "République athénienne", que nous appelons français ?
Thihaudet, avec ses quelques incursions de dilettante dans la critique politique, est considéré de nos jours par quelques,uns de nos plus éminents politologues comme le fondateur de l'histoire des idées politiques en France. Qui n'a pas entendu parler de la "République des professeurs"? L'expression est entrée dans la langue après la parution, en 1927, de l'essai de Thibaudet qui portait ce titre. Elle est devenue si familière que tout Français en comprend le sens, même si peu d'entre eux ont lu ce livre qui l'a frappée dans la mémoire collective.
La France a été longtemps gouvernée par des hommes qui croyaient à la pédagogie, à qui l'école a servi d'idéologie, non des mandarins, mais des maîtres. Nos hommes d'État républicains, qu'ils aient débuté comme avocats aussi bien que comme professeurs, ont été des lettrés, des rhéteurs et des liseurs, depuis Adolphe Thiers jusqu'à François Mitterrand. La politique, au fond, ce ne sont ni des intérêts ni des idées, mais des mots, des bons mots. Et voilà pourquoi la critique littéraire mène à la critique politique ; voilà pourquoi le meilleur critique politique est un critique littéraire.
Thibaudet ne se prend jamais au sérieux, car il jongle avec l'érudition, joue avec elle, s'en distrait. Non, Thibaudet n'était pas un de ces professeurs solennels qui vous font sentir le poids de leurs connaissances, et c'est bien cela qui lui a permis de déchiffrer leur République avec une ironie des plus tendres et justes.
Antoine Compagnon  

Réflexions sur la politique rassemble des œuvres majeures d'Albert Thibaudet : Les Princes lorrains, La République des professeurs et Les Idées politiques de la France, augmentées d'un certain nombre d'articles parus notamment dans la NRF. Ce volume a été préfacé et annoté par Antoine Compagnon, professeur au Collège de France.  
TitreRéflexions sur la politique
Auteur THIBAUDET (Albert)
ÉditeurBOUQUINS (EDITIONS)
Date de parution12 janvier 2007
Nb de pages1088
EAN 139782221102022
PrésentationBroché
Épaisseur (en mm)30
Largeur (en mm)133
Hauteur (en mm)198
Poids (en Kg)0.59
Les avis clients
Mémoire absolue de la littérature .
5/5 Réseau Regain .
.----. Il faut rendre grâce à Antoine Compagnon d’avoir réuni en un seul volume, tous les articles politiques et trois des livres les plus significatifs d’Albert Thibaudet. En particulier, la République des professeurs (1927), au titre désormais passé dans l’usage courant, ainsi que la synthèse sur Les Idées politiques de la France (1932), dont la répartition en six familles distinctes, depuis le traditionalisme jusqu’au socialisme, a beaucoup inspiré les travaux de René Rémond. Le travail d’annotation accompli force l’admiration, à proportion des difficultés surmontées. Thibaudet, rappelle Compagnon, "c’est la mémoire absolue de la littérature" comme de la vie politique. À tout moment, n’importe quelle anecdote ou bon mot est susceptible de surgir sous sa plume. Une phrase de Thibaudet contient la III° République en réduction. C’est le temps où la République penchait à gauche et les lettres à droite. Le temps où le jardin public proposait au promeneur des sièges frappés de l’inscription "Banc pour s’asseoir". Le temps où la région d’origine des gens suffisait à expliquer leurs idées: Herriot est modéré comme un Lyonnais, Mauriac hautain comme un Bordelais, etc. ( suite ... )
Bergson aussi bien que Barrès et Maurras ...
4/5 Réseau Regain .
En effet, durant le début du XXe siècle, Albert Thibaudet incarne une critique heureuse. Bourguignon éternel mais professeur itinérant à travers la France et l’Europe, élève remarqué de Bergson mais reçu sur le tard à l’agrégation d’histoire et de géographie, il entre un peu par hasard à la Nouvelle Revue française en 1912, à 38 ans, en tant que chroniqueur littéraire, et n’en sortira qu’à sa mort, en 1936. Sans avoir été jamais admis aux commandes de la revue, (car il était un collaborateur prolifique!) il a réussi à y exercer pendant une vingtaine d’années une influence certaine. .******. Plus fondamentalement, quiconque veut comprendre dans toutes ses subtilités et ses contradictions la vie politique et littéraire française de l’entre-deux-guerres trouvera ici une très agréable introduction. Les écrits de ce radical aux idées larges comme un tonneau, se réclament aussi bien de Bergson que de Barrès et de Maurras. Le paradoxe ne vaut sans doute que pour un esprit d’aujourd’hui, encore que l’actualité récente ait démontré une perméabilité des frontières idéologiques plus grande qu’on ne veut bien le croire. L’actualité de ces volumes vient aussi de l’étonnante acuité des réflexions proposées par le critique à l’intelligence ouverte et non dogmatique, à l’inverse de son confrère Benda. [ Notes de lectures de Georges Leroy du mois de décembre 2007 sur le site " Réseau Regain " ]