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Saint Louis

Référence : 6816
2 avis
Date de parution : 1 janvier 1996
EAN 13 : 9782070733699
Nb de pages : 976
29.80
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Description
Ce Saint Louis de Jacques le Goff, c'est la rencontre d'une des figures de proue du mouvement des Annales, traditionnellement hostile au culte de la biographie, avec la plus haute figure de l'histoire nationale, le personnage quasi mythologique du roi très chrétien, et même le seul canonisé des "trente rois qui ont fait la France". Et pour faire bonne mesure, cette étude approfondie ne se veut - c'est ce qui fait sa puissante originalité - ni la "France de Saint Louis" ni "Saint Louis dans son temps", mais bien la recherche, de l'homme, de l'individu, de son "moi", dans son mystère et sa complexité. Qui fut Saint Louis ? Peut-on le connaître et, Joinville aidant, entrer dans son intimité ? Peut-on le saisir à travers toutes les couches et les formations de mémoires attachées à construire sa statue et son modèle ? Problème d'autant plus difficile que, la légende rejoignant pour une fois la réalité, l'enfant roi de douze ans semble avoir été dès le départ programmé, si l'on ose dire, pour être ce roi idéal et unique que l'histoire en a fait. Cette somme tient ainsi le pari de fondre dans la même unité savante et passionnée le récit de la vie du roi et l'interrogation qui, pour l'historien, le double, l'habite et l'autorise : comment raconter cette vie, comment parler de Saint Louis, à ce point absorbé par son image qu'affleure la question provocatrice "Saint Louis a-t-il existé ?". Les biographes se veulent, en général, neutres et impassibles comme des juges suprêmes. Ici, le sentiment de la vérité naît au contraire de la tension explicite entre l'historien et son héros : un mélange d'attirance et d'hostilité, d'admiration, de rejet et de déconcertante amitié qui, loin de toute hagiographie, s'épanouit en une contagieuse fascination.
TitreSaint Louis
Auteur LE GOFF (Jacques)
ÉditeurGALLIMARD (EDITIONS)
Date de parution1 janvier 1996
Nb de pages976
EAN 139782070733699
Largeur (en mm)140
Hauteur (en mm)225
Les avis clients
Les contradictions de l'historien Jacques Le Goff
5/5 Le Chevalier Délibéré n° 14 Mai 2014
Ce qui est très touchant chez Le Goff , poursuit le journaliste du Monde (23 janvier 2014), c'est que c'était incontestablement un homme de gauche dans ses réflexes. Mais en même temps, c'était un chantre de la civilisation européenne et chrétienne dans son discours construit ou conscient. Sa biographie de saint Louis (1000 pages) est un modèle historique, qui n'exclut pas une sorte de dévotion de l'historien pour son objet d'étude : "Parce qu'il a échoué et que ses croisades ont été presque anachroniques, saint Louis a connu, comme croisé, la captivité et la mort. Ces échecs - dans une société où le modèle du Christ offre la Passion comme une victoire suprême sur le monde - lui ont conféré une auréole plus pure que celle d'une victoire". Pour Jacques Le Goff, saint Louis est comme "le double laïc de saint François d'Assise" (auquel d'ailleurs l'historien consacrera un autre livre). Comme quoi les étiquettes idéologiques réservent bien des surprises, en particulier chez les personnes qui se veulent "de gauche", et qui apparemment ont des difficultés à assumer toutes les implications contenues dans cette définition. (N° 14, série nouvelle, mai 2014 "Le Chevalier Délibéré" Publications MC, BP16, 34270 Les Matelles.)
Un homme de l'expérience pratique
4/5 http://www.belgicatho.be/
.----. Il y a une quinzaine d'années, Jacques Le Goff a publié une biographie magistrale de saint Louis qui a été saluée par les spécialistes comme une oeuvre historique innovante et qui rendait justice à ce roi prisonnier de sa légende; en voici une présentation intelligente, due à Pierre Gendron, sur "Spiritualité 2000" "Sur la sainteté de saint Louis, comme fil conducteur possible, il y aurait beaucoup à dire. C'est une question sur laquelle Jacques Le Goff apporte un éclairage nouveau. Son travail fait ressortir toute l'actualité de saint Louis comme exemple de saint laïc. Dans ce but, l'auteur procède à l'examen d'un document produit par un contemporain de saint Louis qui a justement l'avantage de représenter le point de vue du laïc. Il s'agit d'un témoin exceptionnel, une figure remarquable de l'entourage du roi, qui fut à la fois grand sénéchal du royaume et dès sa jeunesse un ami: Joinville. (Louis IX, né en 1214 et mort en 1270, a été canonisé en 1297. Jean, sire de Joinville, est né en 1224; il est octogénaire quand il compose son ouvrage, terminé en 1309; et il meurt lui-même en 1317 à l'âge de 93 ans.) Le document dont Joinville est l'auteur s'intitule Histoire de saint Louis. C'est la première fois qu'un laïc écrit une vie de saint. Ce livre, dit Jacques Le Goff, modifie fondamentalement nos possibilités d'approcher le « vrai » saint Louis. Grâce au témoignage de Joinville, il est possible de surmonter ce qu'il y a d'impersonnel, d'artificiel dans les sources de l'époque qui nous parlent du roi. Cette Histoire de saint Louis nous introduit au coeur d'une relation authentique; elle nous fait rencontrer le saint Louis que Joinville a connu, et non celui d'un modèle idéal transmis par la culture. Surtout, Joinville n'a pas une conception idéalisée de la sainteté: même un grand saint n'est pas un homme parfait. Son saint Louis a une vraie personnalité et un charisme personnel. Joinville, estime Jacques Le Goff, mérite de rester dans l'histoire comme le découvreur d'un individu. Mais l'individu « saint Louis » n'a vécu et n'a agi dans son époque qu'à travers des institutions, à travers des catégories qui doivent être aussi l'objet du regard de l'historien. La sainteté du « vrai » saint Louis de Joinville a donc quelque chose de concret qui nous le rend proche. Toutefois, cette sainteté a aussi quelque chose d'étonnant. À l'époque de saint Louis, rappelle l'auteur, c'est une nouveauté: « L'originalité la plus fortement ressentie par les contemporains est celle d'un saint laïc, catégorie rare au Moyen Âge. Saint Louis est un roi saint laïc postérieur à la réforme grégorienne, laquelle a bien distingué clercs et laïcs ». En politique, il a voulu être le roi chrétien idéal; mais il a été aussi un saint guerrier. C'est Joinville qui met en valeur cet aspect de sa personnalité. Or, s'il fut en un sens le « croisé idéal », c'est paradoxalement, dit Jacques Le Goff, « parce qu'il a échoué et que ses croisades ont été presque anachroniques. Saint Louis a connu [comme croisé][...] la captivité et la mort. Ces échecs -- dans une société où le modèle du Christ offre la Passion comme une victoire suprême sur le monde -- lui ont conféré une auréole plus pure que celle d'une victoire ». D'où cette idée de voir en lui, comme le fait l'historien Jacques Le Goff, un double laïc de saint François d'Assise, son contemporain. À la fin, ce roi très chrétien ne parle pas seulement au croyant, qui pourrait vouloir le prendre comme modèle, cela va de soi, mais aussi à l'homme moderne. Saint Louis, explique Jacques Le Goff, « a bien résisté à l'établissement des idées laïques, car il a su incarner des idéaux professés par les nouveaux milieux: la modération, et surtout, la justice et la paix. C'est même la Troisième République qui, à travers l'Histoire de France de Lavisse et les manuels scolaires, a promu un bref passage de Joinville à la dignité d'une image mythologique: saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes ». Saint Louis est proche des laïcs parce qu'il fut un homme de l'expérience pratique. Mais avec ce qu'il faut de distance pour susciter aussi un examen de conscience en tout esprit honnête. [ Publié le mercredi 25 août 2021 ]