Éditorial :
Le Chrétien devant la vie temporelle
Qu'est-ce qu'un chrétien?
La priorité de Dieu dans une journée
Le Temps selon Dieu
Le doigt de Dieu dans les événements modernes
Nous conseillons vivement à nos lecteurs de se procurer la série complète des carnets spirituels du Père de Chivré. Profond et original, le bon Père est un guide spirituel simple et efficace. Nous en profitons pour témoigner une nouvelle fois de toute notre admiration pour ce dominicain, ami de Mgr Lefebvre et qui est resté fidèle à ce qu´il avait reçu jusqu´à son dernier soupir.
"La communion des saints ! Les saints communient ensemble, leur union est formée sur le type de l 'union, sur le modèle de la Trinité divine, et pourtant le mot : saint, se dit en grec agios (a-gè), séparé de la terre. Ce sont donc les séparés qui vivent par excellence en communion. L'assemblée des fidèles est l'assemblée des hommes
séparés, et ceux-là seuls sont les hommes unis. Ils sont séparés de l'élément qui sépare et unis pour toujours au principe qui rassemble
.
Le prêtre catholique est l 'ami intime de l'humanité. Pourquoi donc ? C'est qu'entre elle et lui, il y a un abîme. Il domine la nature humaine. Il est prodigieusement loin des autres hommes et, à cette condition, il est tout prés d'eux. Il est distinct de la foule au-delà de toute expression, et, à cette condition, il est son ami intime.
Enfin, si nous cherchons le sommet de la solitude, notre pensée découvre la Croix qui fut dressée sur le Calvaire. Pourtant le Crucifié réconcilie toutes choses et attire tout à lui."
(Ernest Hello)
La vocation du chrétien est sublime : choisi par Dieu , la grâce de son baptême l'a séparé du monde, soulevé au-dessus du monde pour être en mesure de revenir vers lui pour lui donner une saveur d'éternité! Un chrétien est toujours appelé à plus haut service que les autres, même en pleine réunion "mondaine". même dans une
activité apostolique ! Sa vocation n'est pas de cultiver la différence ou la supériorité mais la préférence ! Sa vocation est d'aimer d'abord ce qui n'est pas du monde pour devenir capable d'aimer le monde comme Jésus l'a aimé en donnant sa vie pour la rédemption du monde.
Dès que le mouvement d'amour cesse de façon habituelle dans une conscience chrétienne, elle rentre dans l'esprit du monde, peut-être sans le savoir. Dès que l'âme cesse d'aimer, elle ne pense plus qu'à la terre et cela, malgré toutes ses formules religieuses, car les formules religieuses font aussi partIe de l'esprit du monde! Elles dispensent d'aimer et rassurent les consciences trop lâches. L'amour n'est pas dans les formules, et multiplier les formules c'est se réfugier dans les faux-semblants
et éteindre en l'âme le désir d'aimer.
Aimer c'est choisir. . . et choisir c'est évidemment renoncer et se séparer ! Aimer le monde chrétiennement c'est consentir à nous séparer de ce qui, en lui, nous sépare de Dieu ! aimer le monde chrétiennement c'est détester et refuser ce qui fait sa médiocrité, et mépriser ce qui, en lui, ne veut pas servir Dieu ! Aimer le monde en chrétien c'est aller vers lui, après l'avoir fui, plus forts, plus purs que lui, parce que tout chargés d'éternité! C'est cela être le sel de la terre : être devenus différents des autres mais si proches d'eux pour donner à leur vie une saveur divine qui ne passe pas et faire à leur profit du divin, du définitif ! C'est conserver dans le monde son âme dans le sein de Dieu, séparés du trop humain, non pas indifférents ni insensibles, mais bien au contraire armés d'une sensibilité supérieure, plus vraie, plus fine, plus juste: la sensibilité du Christ à l'égard des
âmes, sa compassion, sa tendresse, sa miséricorde! Il serait temps pour nous de devenir véritablement chrétiens, non ?
Bonne et sainte lecture à tous .
Abbé Michel Simoulin
- ISBN : 0000000625050
- Titre : Carnets spirituels N° 13 : La vie chrétienne
- Auteur : CHIVRE (R.P. de)
- Editeur : PERE DE CHIVRE
- Nb Pages : 56
- Largeur : 145
- Hauteur : 205
- Poids : 0.04Kg
Père de CHIVRE (1902-1984)
Le Révérend Père de Chivré o.p. est né Gonneville (Manche) le 12 février 1902. Très jeune, il est certain d'avoir la vocation religieuse, et il sait même qu'il veut appartenir à l'ordre de Saint Dominique. Il fait ses études chez les Pères à Cherbourg puis, après la mort de son père, intervenue en 1911, à Versailles au collège Saint-Jean-de-Béthune. Il s'y fait remarquer en militant, avec l'Action Française, pour l'instauration de la fête de Jeanne d'Arc et en s'occupant de jeunes, fondant même la première troupe de scouts de Versailles. Il y obtient son baccalauréat. En 1924, il entre au noviciat des frères prêcheurs, où il fait profession le 23 septembre 1925 et prend le nom de Frère Bernard-Marie. Le 25 juillet 1930, il reçoit l'ordination sacerdotale. Alors qu'il est encore très jeune (à 36 ans), la direction du couvent de Lille lui est confiée. C'est là que la guerre le trouve. Avec l'autorisation de ses supérieurs, il s'engage en tant qu'aumônier militaire. Il est présent à la bataille de Dunkerque. Pendant l'occupation, il assure la charge délicate de vicaire provincial de la zone sud. Il est en même temps l'aumônier des dominicaines repliées à Sail-les-Bains dans la Loire. En 1943, on le retrouve à Rouen où il reste pendant 12 ans comme sous-prieur et prieur du couvent de cette ville. En 1956, la maladie l'oblige, avec l'accord de ses supérieurs, à quitter Rouen pour Versailles où un ami met un appartement à sa disposition. Il s'installe ensuite à Ecalles-Alix (Seine-Maritime). En 1972, il est terrassé par une attaque cérébrale et se remet, grâce à une volonté et une ténacité hors du commun. Il reprend alors ses voyages apostoliques vers Ecône, Paris, et Fanjeaux où il a la joie de retrouver de vraies filles de St Dominique, fidèles à son esprit et à leurs vœux. C'est là qu'en 1984, au soir du Jeudi-Saint, pour la troisième fois, il est terrassé. Il remet son âme, le samedi 14 juillet 1984, entre les mains de son Seigneur et de celle pour qui il avait une vénération, Notre-Dame. Il est enterré dans le caveau des dominicains de Rouen, au cimetière de Notre-Dame du Bon Secours.
Le Révérend Père de Chivré a toujours eu une vénération toute particulière et une confiance absolue en Notre-Dame. Dans les multiples épreuves, tant physiques que spirituelles, qui n'ont pas manqué de se présenter à lui tout au long de son séjour terrestre, il s'est tourné, avec humilité et foi, vers la Vierge Marie pour écouter les bonnes réponses à ses angoisses et ses inquiétudes. Il aimait tellement sa Mère du Ciel qu'il en parlait toujours dans ses sermons et ses conférences. C'est ainsi qu'il a laissé de très beaux textes rassemblés dans le livre "La Vierge Marie".
En savoir plus